« Isolation » – Greg EGAN

Rien compris.

Une belle nuit, il y a trente-trois ans, les étoiles ont disparu. La Terre et avec elle l’humanité se retrouvent isolées dans une Bulle cosmique centrée sur le soleil, placées en quarantaine. Pourquoi ? Par qui ? Les hypothèses dégénèrent en cultes religieux insolites et souvent malsains. Et dans le même temps, l’humanité a appris à vivre dans les mondes virtuels. Ou bien est-ce tout l’univers qui serait devenu virtuel ? La clé du mystère serait-elle détenue par Laura Andrews, trente-trois ans, l’âge exact de la Bulle ? Mais Laura a disparu. Et les Possibles se déchaînent.

Il y a plusieurs niveaux dans Isolation. Le premier est celui de l’enquête policière, sans grande surprise et sans grand intérêt. Le deuxième est celui de la vie du héros qui nous fait partager ses considérations sur son passé, sur l’influence des mods neuraux sur son comportement et ses humeurs, sur les notions de personnalité et de liberté individuelle à l’époque où ces mods peuvent modifier jusqu’à la vision du monde de la personne qui se les fait implanter (volontairement ou non). Pas inintéressant, mais rien de bouleversant non plus. Enfin, et c’est là le vrai propos et l’idée centrale du roman, la capacité d’un individu à réduire la fonction d’onde des états quantiques. Pour faire simple.

Quand le récit, déjà pas spécialement passionnant jusque là, commence à articuler les différents niveaux, et que les rebondissements liés à l’enquête policière se lient à diverses utilisations de mods visant à développer les capacités quantiques de certains protagonistes, on se perd complètement dans un dédale incompréhensible où disparaissent les personnages, au bénéfice d’une démonstration de physique quantique et de considérations métaphysiques. Ah oui, il y a des extraterrestres aussi, qui veulent protéger l’Univers des humains capables de réduire les fonctions d’onde à une réalité où le dit Univers disparaitrait. Ou quelque chose comme ça.

C’est insupportable. Trop de hard science tue la hard science. Ça tue aussi tout le plaisir d’une lecture. J’ai cherché en vain quelqu’un, y compris parmi les fans, qui pourrait m’expliquer la seconde moitié de ce livre. Pour une introduction à l’œuvre de Greg Egan, on ne peut pas dire que ça soit enthousiasmant. On en vient même à se demander si on n’est pas en face d’une hype un peu pédante (il est désormais très convenu de citer Egan comme LE génie contemporain de la SF) . L’homme est mystérieux, aucune photo connue et aucune apparition publique, et les articles qui veulent se donner de grands airs parlent d’une rumeur d’une IA qui écrirait des romans (fantaisiste, pour rester poli, mais ça expliquerait quand même beaucoup de choses concernant Isolation).

Il s’agit ici d’une de ses premières publications. Il est possible que son œuvre évolue pour devenir plus agréable et plus lisible par la suite. Je ne suis pas pressé de le vérifier…

Greg Egan : Isolation – 1992

Originalité : 3/5. On ne lit pas ça souvent. Heureusement.

Lisibilité : 0/5. Physiquement insupportable.

Diversité : 2/5. Une première partie vaguement intrigante puis n’importe quoi.

Modernité : 2/5. Quelques réflexions intéressantes sur les mods neuraux.

Cohérence : 0/5. Au secours.

Moyenne : 2.8/10.

Je ne conseillerai pas ce roman à mon pire ennemi.

Une réflexion au sujet de « « Isolation » – Greg EGAN »

  1. Ping : Sommaire | Bibliotrope

Laisser un commentaire