« Les monades urbaines » – Robert SILVERBERG

Un classique encore tout à fait lisible aujourd’hui.

La planète Terre en l’an 2381 : la population humaine compte désormais plus de 75 milliards d’individus, entassés dans de gigantesques immeubles de plusieurs milliers d’étages. Dans ces monades, véritables villes verticales entièrement autosuffisantes, tout est recyclé, rien ne manque. Seule la nourriture vient de l’extérieur. Ainsi, l’humanité a trouvé le bonheur. Des bas étages surpeuplés et pauvres aux étages supérieurs réservés aux dirigeants, tous ne vivent que dans un but : croître et se multiplier. Plus de tabous, plus de vie privée, plus d’intimité. La jalousie et le manque n’existent plus. La monade travaille pour vous et maîtrise tout. Qui en doute est malade. Qui est malade est soigné. Qui est incurable est exécuté. Micael, l’électronicien, rêve pourtant de la Terre du passé, de l’océan, de la nature, qu’il a découverts à travers un film vieux d’un siècle. Et Jason, l’historien, armé par son savoir contre tous les tabous anciens, redécouvre de son côté un sentiment proscrit, la jalousie.

Les monades urbaines est un roman constitué de sept nouvelles qui forment un ensemble cohérent, suivant les mêmes personnages dans les mêmes lieux. Ecrit en 1971, il est typique des romans de SF de cette époque : il décrit un futur pas très éloigné dont on ne sait pas trop s’il s’agit d’une utopie ou d’une dystopie, explorant une foule de thèmes divers et variés (avec une légère obsession tout de même pour les relations sexuelles et les états de conscience disons… alternatifs). Les personnages y sont souvent au service d’une idée ou d’un commentaire socio-politique.

Il n’y a pas de réel dénouement, puisqu’il n’y a pas d’intrigue centrale, juste des tranches de vie de différents personnages. Si on accepte le style si particulier de la SF des années 60-70, on peut passer un bon moment à voir Silverberg s’amuser avec son univers, son concept et ses personnages. C’est cohérent, agréable, surprenant par moments. On se laisse facilement embarquer dans ce futur plutôt original même si un peu déprimant.

Les monades urbaines a été nominé pour le prix Hugo du meilleur roman en 1972. Il est aussi considéré comme un classique de la littérature de science-fiction. On le lit aujourd’hui avec un intérêt historique pour un livre écrit il y a plus d’un demi-siècle, mais le voyage n’est pas désagréable.

Robert Silverberg : Les monades urbaines – 1971

Originalité : 3/5. Vu et revu à nombreuses reprises depuis lors, le concept des monades a laissé une marque durable.

Lisibilité : 3/5. Parfois un peu daté évidemment, mais le style est fluide et direct.

Diversité : 3/5. Les sept nouvelles devenus des chapitres du roman offrent autant de trajectoires différentes.

Modernité : 3/5. Les gratte-ciels sont devenus une banalité aujourd’hui, même si les monades urbaines de Silverberg sont beaucoup plus que ça. Mais voyez donc ce projet de l’Arabie Saoudite…

Cohérence : 4/5. Les thèmes abordés sont nombreux mais l’ensemble reste remarquablement harmonieux.

Moyenne : 6.4/10.

A conseiller si vous êtes sensibles au charme suranné des romans écrits quand Mick Jagger avait moins de trente ans.

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