« L’homme qui mit fin à l’Histoire » – Ken LIU

Une lecture difficile

Futur proche.

Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l’observateur d’interférer avec l’objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l’histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d’État.

Avec ses 112 pages, L’homme qui mit fin à l’Histoire est plus une novella qu’un roman, construite sur le modèle du documentaire télévisuel, ce qui en rend la lecture plutôt fluide. Mieux vaut cependant être prévenu : il ne s’agit certainement pas d’une expérience agréable, tant le sujet est difficile. De nombreux événements historiques asiatiques sont méconnus en Occident, et beaucoup de lecteurs découvriront ici la terrible Unité 731, une installation militaire japonaise dans la province chinoise de Mandchourie occupée à partir de 1931. Dans cette unité, l’armée japonaise a mené de nombreuses expériences sur des êtres humains. Les tortures subies par les prisonniers et les populations locales dépassent l’entendement. Elles sont décrites à profusion, avec beaucoup de détails, dans cette novella qui s’apparente finalement à une plongée en enfer.

On y trouvera aussi des réflexions sur le devoir de mémoire, sur le travail de l’historien, sur le statut des documents historiques, sur l’importance d’établir la vérité, sur le négationnisme, etc… qui ne sont pas sans intérêt.

Le Japon n’a reconnu l’existence de l’Unité 731 qu’en 2002.

Ken Liu : L’homme qui mit fin à l’Histoire – 2011

3 réflexions au sujet de « « L’homme qui mit fin à l’Histoire » – Ken LIU »

  1. Ping : Sommaire | Bibliotrope

  2. Anonyme

    Mais au final, tu as aimé ou pas?
    En ce qui me concerne, c’est une belle entrée en matière pour la découverte de Ken LIU et du point de vue chinois sur les relations historiquement tendues entre le Japon et la Chine. On entend peu souvent parler de l’unité 731 (et autres exemples). Evidemment, il passe sous silence les renvois d’ascenseur car il y en a eu mais c’est compréhensible compte tenu de l’origine de l’auteur et du point de vue adopté.
    Sur l’aspet purement SF, le postulat développé quant au voyage dans le temps est vraiment inéteressant et évite pas mal d’écueils relatifs aux pardoxes temporels.

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    1. olidup Auteur de l’article

      C’est tellement court que si on retire les passages concernant l’unité 731, il ne reste quand même pas grand chose. Mais c’est vrai, une vision originale du voyage dans le temps, et une plongée dans un contexte historique méconnu, c’est déjà très intéressant pour un livre aussi court.

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