« Esperanza 64 » – Julien CENTAURE

Première chronique d’un ouvrage conseillé par un lecteur du blog. Roman amateur publié à compte d’auteur. Hé ben, ça aurait pu être pire, John, bien pire.

2092. La Terre surpeuplée a épuisé ses ressources. Le programme Exodus a envoyé plus de soixante vaisseaux dans l’espace, avec à leur bord un total d’un milliard d’êtres humains, espérant qu’ils puissent atteindre une planète habitable après un voyage de plusieurs dizaines de milliers d’années en hibernation. À bord du 64e de ces vaisseaux, Nil, Mila, Elisabeth et 4.000 hommes et femmes d’équipage vont tenter l’aventure, accompagnés de 25 millions de colons placés en hibernation. Très vite ils vont apprendre le secret d’Exodus : personne n’a de nouvelles des 63 Esperanza précédents…

Esperanza 64 est loin d’être un mauvais roman, si on veut bien faire abstraction des difficultés prévisibles liées à l’amateurisme de l’auteur. On se laisse embarquer par l’histoire, qui nous offre de quoi nous tenir en haleine jusqu’au bout. Le ton se veut réaliste, et le parti pris est clairement celui de ce qu’il faudra bien appeler un jour de la SF d’ingénieur. Un peu comme dans Seul sur Mars, par exemple, on a ici les mains dans le cambouis : comment résoudre le problème de la turbine d’éjection, où trouver des composants pour réparer les unités de production d’ergols, comment stimuler la croissance des plantes en cas de panne du système de recyclage des eaux usées, etc… En dehors de ces considérations, on a heureusement un vrai récit épique, des mystères liés à d’éventuels extraterrestres, et plusieurs rebondissements surprenants.

On regrettera tout de même que plusieurs bonnes idées n’aient pas été exploitées, ou pas assez. Ainsi que des lieux communs qui semblent devenus des passages obligés : l’être humain gaspille ses ressources et ne respecte pas l’environnement, il sera un jour obligé de quitter la Terre, et c’est la seule espèce de tout le cosmos à se conduire de manière brutale et irrationnelle.

Le futur potentiel lecteur doit cependant être prévenu : la forme peut parfois s’avérer extrêmement difficile. La mise en page est très compacte, les fautes de frappe sont nombreuses, ainsi que les fautes de grammaire et d’orthographe. L’auteur confond même mètre et kilomètre à un moment… Les personnages sont plutôt réussis, mais une fois définis, ils tournent en rond sans jamais beaucoup évoluer. La seule à qui ça arrive ne cesse d’ailleurs de le répéter… Ils semblent ne connaître qu’un seul juron (« Purée ») et on regrettera de nombreuses autres répétitions.

Vous voilà avertis. Que cela ne vous empêche de tenter l’expérience, Esperanza 64 est un chouette roman, écrit avec sérieux et plaisant à lire. Ne soyez pas surpris si la fin vous paraît abrupte, l’auteur lui ayant donné une suite de trois romans (à l’heure actuelle).

Julien Centaure : Esperanza 64 – 2017

Originalité : 3/5. Pas mal de choses déjà lues, mais aussi quelques bonnes idées.

Lisibilité : 2/5. La forme est souvent un peu rude quand même.

Diversité : 2/5. C’est long un voyage de 15.000 ans…

Modernité : 3/5. Un peu trop dans l’air du temps.

Cohérence : 2/5. Des questions évidentes qui restent sans réponse, des éléments centraux qui ne sont pas exploités.

Moyenne : 4,8/10.

A conseiller aux lecteurs qui ne rechignent pas devant un peu d’amateurisme.

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